Page 30 - CCI GUTYANNE- 2017 - Par Bucerep
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événement                                  DOSSIER

Le pont enfin

                                      Deux questions à
                                      Georges Elfort

                                      Maire de la ville de Saint-Georges, Georges Elfort est également le Président de la
                                      Communauté des Communes de l’Est Guyanais. Le 14 décembre dernier, il a reçu une
                                      délégation de la CCI Guyane en vue d’une séance de travail. Georges Elfort nous livre
                                      ici son sentiment sur l’ouverture, dit-on imminente, du pont sur l’Oyapock mais aussi
                                      sur la coopération régionale. Il était, sous la présidence d’Antoine Karam, le 5ème Vice-
                                      Président du Conseil régional, délégué à la coopération régionale*, quand la Guyane
                                      a été désignée, par Paris, comme l’autorité de gestion du PO Amazonie.

                                         Le Développement : Qu’espèrent concrètement la Communauté des Communes De
                                      l’Est Guyanais et surtout la ville de Saint-Georges de l’ouverture, que l’on dit prochaine,
                                      du pont sur l’Oyapock ?

CONTACT :                                Georges Elfort : Avant de développer des espoirs, il est important de souligner l’effet structurant
Antoine LEDUC                         du pont sur l’Oyapock. La mise en place d’un tel équipement est suffisamment rare pour être
Directeur de cabinet                  soulignée. Toutefois, il faut toujours garder à l’esprit que si la réalisation du pont est locale, elle renvoie
Mairie de saint-georges               invariablement, par les aspects réglementaires qu’elle draine, à des thématiques qui échappent à
                                      l’échelon local et qui restent des compétences régaliennes des états français et brésiliens. Il y a
Standard :                            donc une confrontation entre les espoirs des habitants de la vallée de l’Oyapock dans la réalité
05 94 37 00 44                        vécue au quotidien et la symbolique d’un trait d’union entre la France et le Brésil, l’Europe et le
Ligne directe :                       Mercosul de l’autre. Aussi, nous ne pouvons qu’espérer une amélioration des échanges entre nos
05 94 37 09 23                        deux régions, La Guyane et l’Amapa, le reste du Brésil étant plus difficilement pénétrable à mon sens.
                                      Il existe des complémentarités qui peuvent trouver des concrétisations rapides comme le secteur
Portable : 06 94 21 03 36             de la seconde transformation qui permettrait d’apporter une valeur ajoutée locale à des produits
                                      d’origine brésilienne, par exemple. Nous comptons aussi sur l’aspect attractif de l’ouverture pour voir
                                      s’installer des entreprises désireuses de commercer avec le Brésil et ainsi développer l’emploi. La
                                      Zone d’Activité Economique de Saint-Georges est d’ailleurs enfin prête à être commercialisée. Elle
                                      sera l’un des pivots du développement économique. Nous souhaitons également que cette offre soit
                                      renforcée par la mise en place, à proximité du pont et en collaboration étroite avec la CCI Guyane,
                                      d’une Zone Franche d’Activité.

                                         Le Développement : Avez-vous le sentiment que les conditions politiques et culturelles
                                      sont aujourd’hui réunies pour que la Guyane s’insère véritablement dans son aire
                                      géographique ?

*Voir l’interview de Georges Elfort       Georges Elfort : Culturellement, la Guyane est déjà depuis longtemps insérée dans son aire
dans le numéro 102 de notre magazine  géographique. Quand un territoire, à plus de 7 000 kilomètres de sa capitale, vit au quotidien aux
Le Développement                      cotés de trois pays que sont le Brésil, le Surinam et le Guyana, il est forcément tourné vers ses
                                      centres d’intérêts régionaux, au moins culturellement. De plus, les apports des ressortissants des pays
                                      frontaliers enrichissent la Guyane dans toutes les dimensions de ses productions culturelles, qu’elles
                                      soient musicales, picturales ou encore écrites. La culture est vivante, elle évolue en permanence et les
                                      Guyanais s’approprient ces apports

                                                                                                     Propos recueillis par René Ladouceur

28 Le Développement // Mars 2017 // N°114
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