Page 8 - AERO CLUB MONTPELIER - 2015
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Histoire du Club
Philippe MONESTIER, 1er Président de l’Aéroclub de Montpellier, nous a fait l’amitié de nous
faire part de ses souvenirs personnels que je me devais de vous les transmettre «in
extenso».
C’est une belle histoire, d’une autre époque, pas si lointaine dans le temps mais si loin des
contraintes et des soucis d’aujourd’hui.
Merci pour cette gentillesse et cette preuve d’amitié.
Marc CHABASSIER
Président de l’Aéroclub de Montpellier
« Chers Amis, gros village de 1 500 habitants. J’ignorais alors, que
j’aurai la chance d’y réaliser « Port Ariane ».
Pierre HAUBOIS m’a demandé, en votre nom, de vous Notre terrain de jeu était Candillargues. «L’Émeraude»
résumer les débuts de l’Aéroclub de Montpellier. y stationnait en plein air. Nous n’avions ni hangar, ni
J’en suis très touché mais également très inquiet Club House.
de peur de ne pas être à la hauteur de votre Plusieurs jours par semaine nous passions des heu-
attente. res en plein air, l’hiver autour d’un feu de bois, en
L’Aéroclub va fêter ses 40 ans. Quelques jours attendant notre tour, en refaisant le monde.
auparavant, j’aurais fêté mes 78 ans. Candillargues était le domaine des constructeurs
A cet âge, les souvenirs s’estompent peu à peu et, si amateurs : BOUDEAU, BOSC, GAGNIERES, et bien
je revois les visages de la plupart des amis qui furent d’autres. Ils nos accueillirent avec beaucoup de cha-
à l’origine de cette aventure, j’ai beaucoup de mal à leur, dans leurs hangars improbables, dignes, par-
mettre un nom sur ces visages. Je m’en excuse. fois, de DUBOUT. Cette proximité influera plus tard
Il y a quarante ans, quelques Membres de l’Aéroclub sur l’évolution de l’Aéroclub.
de l’Hérault, lassés par l’ambiance, l’état d’esprit et L’aventure de l’Émeraude s’acheva, un jour de
le manque d’enthousiasme qui y régnaient, malgré Juillet, vers midi, par un somptueux cheval de bois,
toute la sympathie qu’ils avaient pour les moni- sur l’aérodrome du Puy en Velay. J’étais à l’intérieur
teurs, Jean Noel BOYER et HEGIDUS, décidèrent de comme passager !!
créer l’Aéroclub de Montpellier. Des aspirants pilotes L’avion était détruit et tout aurait pu s’arrêter là.
vinrent les rejoindre. Heureusement d’autres et notamment les frères
Nous étions une quinzaine de rebelles. Nous avions acquis RODIER, avaient réfléchi à l’avenir.
un « Émeraude », appareil à train classique, rustique, Ils avaient fait la connaissance d’un ancien sergent-
démonstratif et pointu : l’idéal pour se perfectionner. chef du 1er REP : ALBERTINI qui venait d’acquérir un
Un pilote d’exception, un peu fou : Ramon BAZON se Cessna 152 et un Cessna 172 très bien équipé.
porta candidat pour être bénévolement notre moniteur. La décision fut vite prise et nous avons passé un contrat
C’était le digne descendant des pionniers de l’Aéropostale. de location. Nous avons abandonné Candillargues pour
Tous les dimanches, quel que soit la saison, quel Fréjorgues.
que soit le temps, qu’il pleuve, qu’il vent, qu’il neige, il Les appareils étaient stationnés devant l’ancienne
s’envolait avec son avion personnel, récupérer et aérogare, mais nous étions toujours logés à la
ramener à Montpellier, les paris du PMU, dans les «cloche de bois ».
coins les plus isolés, et, en hiver, les plus dangereux C’est alors qu’Ulysse VERGNE, inamovible Président
du Massif Central. de l’Aéroclub de l’Hérault, nous accusant de crime de
Les jours ou nous volions, j’allais le chercher, chez lui lèse-majesté, nous déclara la guerre. Guerre picro-
à Lattes et je ramenai le soir. Lattes étais alors un choline, ridicule, drôle, digne d’un roman de Pagnol.
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