Page 18 - Ô TOULOUSE - MAG - 2019
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« jusqu’à quaNd
                                         dossier                                   cela va-t-il
            ( MouveMeNt des gilets jauNes )                                        durer ?”.
                                                                                   “c’est une Véritable
                                                                                   prise d’otage
                                                                                   Que nous subissons,
                                                                                   estime benjamin serra.
                                                                                   tous les dommages
            vitrines brisées chaque semaine, de les laisser en l’état ou, encore plus radical,
            de les remplacer par de simples parois de contreplaqué. résultat : les salariés   collatéraux de ces
            travaillent dans des conditions inhabituelles, derrière des panneaux de bois,   mouVements ne sont
            sous la seule lumière artificielle. “Le moral en est forcément impacté, explique   pas encore Quanti-
            Benjamin serra. Certains salariés n’en peuvent plus. ils viennent travailler la   Fiables, mais
            boule au ventre.” Pierre-marie Hanquiez confirme :                     c’est tout un élan
            “Pour les équipes, c’est particulièrement stressant, sur le long terme ”.   d’entrepreneuriat
            aujourd’hui, la question qui est sur toutes les lèvres est, justement, la suivante :   Qui a été cassé.
            “Jusqu’à quand cela va-t-il durer ?”. “C’est une véritable prise d’otage que nous   Quelle injustice !”
            subissons,  estime  Benoit  ramus,  commerçant  rue  alsace-Lorraine.  Tous  les
            dommages collatéraux de ces mouvements ne sont pas encore quantifiables,
            mais c’est tout un élan d’entrepreneuriat qui a été cassé. Quelle injustice ! ”
            un avis partagé par Pierre-marie Hanquiez : “Les commerces les plus solides
            pourront sans doute absorber le choc, même s’il est violent, mais nous ne
            mesurerons la totalité des répercussions de ce mouvement que dans plusieurs
            mois.” reste, dans ce paysage relativement sombre, une note d’optimisme,
            relevée par le président du  medef 31 : “Toulouse est une très belle ville,
            particulièrement attractive. dès qu’ils le pourront, les gens seront contents
            de la retrouver.” n
                                                              alexandre Léoti









               Vous faites partie des commerçants qui ont été obligés
               de licencier suite au mouvement…
               malheureusement, oui. depuis six mois, nous avons perdu   benoit ramus,
               140 000 euros de chiffre d’affaires dans nos deux boutiques.   gérant de
               mi-février, nous avons dû licencier un salarié et nous n’avons   « ma jolie bougie »,
               pas renouvelé deux Cdd, dont une jeune femme qui, suite à   rue du Fourbastard
               cela, a été obligée d’arrêter ses études, qu’elle finançait en   et rue
               travaillant chez nous. C’est très dur à vivre, moralement.   d’alsace-lorraine

               Quelles perspectives entrevoyez-vous ?
               Pour le moment, ma trésorerie tient. Je négocie des décou-
               verts avec la banque. mais nous voyons l’été arriver et les
               manifestants sont toujours là, chaque samedi. et ceux qui
               restent sont ultra-radicalisés. Hélas, je pense qu’il n’arrêteront
               qu’à la fin du mandat d’emmanuel macron…











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