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L a scène est identique, ou presque, samedi celui de l’accessibilité du centre-ville, que ce soit
en voiture ou en métro, constate Patrice Falcou,
après samedi, depuis novembre 2018.
a Toulouse comme dans les autres
élu en charge du commerce à la CCi 31. Par
grandes villes de France, les rues du
centre-ville sont le théâtre de manifestations, à ailleurs, les familles, en particulier, ont peur des
débordements.” Pierre-marie Hanquiez, président
l’initiative des gilets jaunes. des cortèges qui, du medef 31, acquiesce : “Cette violence
au-delà des revendications qu’ils expriment, répétée semaine après semaine fait que
génèrent parfois des dégradations de mobilier les gens ne veulent plus prendre de 10% à 30%
urbain et de vitrines. une violence qui a peu à risque. ils ne viennent plus à Toulouse !”
peu fait fuir les promeneurs, qu’ils vivent à Toulouse Pour bon nombre d’observateurs, c’est
intramuros ou qu’ils résident à l’extérieur de la “l’épreuve de trop”, dans un contexte la baisse serait
ville. “Tous les samedis, c’est la guerre civile, ici !”, déjà très difficile pour le centre-ville à déplorer
soupire Benjamin serra, vice-président de la toulousain, alors que les commerçants, depuis le début
CPme 31 en charge de la section “commerce”, et par artisans et professions libérales doivent du mouVement
ailleurs gérant du restaurant monsieur Georges, composer avec la concurrence croissante
situé place saint-Georges, en plein centre de des centres commerciaux de périphérie et des
la Ville rose. Les stigmates les plus visibles du grandes plateformes d’e-commerce.
mouvement sont naturellement les dizaines
de vitrines brisées qui s’alignent tristement. “la marge perdue
avec des cibles privilégiées par les casseurs : les ne pourra pas se rattraper”
agences bancaires, les assureurs et les agences difficile, pour l’heure, de chiffrer de façon fine
immobilières. “Tout ce qui représente la finance et encore moins définitive les conséquences
au sens large”, analyse wilfried martin, Président directes des mouvements des gilets jaunes sur
de l’association Place Occitane. mais au-delà l’activité commerçante et artisanale du centre-
des dégradations matérielles, c’est un sentiment ville. selon Christian Bastide, président du
général de rejet du centre-ville commerçant qui Tribunal de commerce de Toulouse, après une
s’est peu à peu installé. “L’un des problèmes est année 2018 qui s’est soldée localement par une
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