Page 21 - BRINDAS 81 - By Bucerep
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l'histoire de brindas
Nous commençons, avec ce numéro de mars 2019, une nouvelle
rubrique portant sur l’histoire de Brindas.
Paul Pelcé, brindasien et membre du Vieux Brindas, est un
archéologue spécialisé en histoire et archéologie médiévale ; il va
nous livrer, numéro après numéro, les résultats des recherches
qu’il a effectuées dans le cadre de son master 2, dont le sujet de
mémoire porte sur le Bourg médiéval de Brindas.
Ses découvertes, tant historiques qu’archéologiques, permettent
de proposer trois reconstitutions du cœur du village, vers l’an mil,
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au XIII et au XVI siècle.
Certaines découvertes sont étonnantes et même émouvantes,
comme un morceau de bois du VII ou VIII siècle qui dormait dans
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le clocher !
Elles enracinent notre commune dans un passé ancien.
Fig. 3 Céramiques sigillées provenant
Ce premier numéro porte sur les connaissances et les hypothèses du site de production de Graufesenque
(Millau Aveyron)
actuelles des origines de Brindas
Nous vous souhaitons une bonne lecture.
Frédéric Jean, Maire de Brindas
Les origines La racine ‘’bri’’ semble provenir de ’’briga’’, mot celtique, signifiant
forteresse, lieu élevé, lieu clos. Briendas, situé sur une petite
de Brindas hauteur, protégé à l’ouest et au nord-ouest par les gorges de
l’Yzeron, pourrait bien avoir été créé par les gaulois.
Sur les origines de Brindas nous ne connaissons pratiquement Des découvertes archéologiques à Brindas montrent que la
rien ; seuls les noms des cours d’eau des Monts du Lyonnais, le nom commune existait à l’époque gallo-romaine ; des travaux
même de Brindas et les résultats de fouilles archéologiques locales, d’assainissement rue de la Traverse dans les années 1960 ont mis
nous permettent de faire l’hypothèse d’une occupation dès l’Âge du au jour du mobilier gallo-romain, comme des céramiques sigillées
Fer, celui de nos Gaulois, voire à l’âge du Bronze.
(Fig. 3) dont certaines sont datées entre 15 et 150 ap. J.-C., mais
Les rivières des Monts du Lyonnais ont pour origine des noms aussi des tuiles romaines tegula et des fragments d’amphore. Ces
celtes : Yzeron est dérivé du mot isara ‘’la vigoureuse’’, comme découvertes indiquent qu’il y a eu dans ce secteur une villa gallo-
les noms de cours d’eau Isère, Oise, Yser ; le Garon est un mot très romaine, ou un riche gaulois qui s’est romanisé.
proche du nom Garonne qui a été appelé garunna par Jules César. S’il y avait déjà un Briendas à l’époque gallo-romaine, on peut alors
Tous ces noms montrent que les Monts du Lyonnais ont été occupés plus facilement proposer son existence à l’époque gauloise et ainsi
dès l’âge du Fer (-800-52 av. J.-C.).
renforcer l’interprétation de l’origine celte de son nom.
Les communes des Monts du Lyonnais portent des noms d’origine
celte comme Mornant (mot composé du mot celte nantu, le
ruisseau) d’autres d’origine gallo-romaine comme Messimy Que pouvait-il y avoir à Briendas à l’époque des Gaulois ? Une
(Maximiacus, domaine de Maximius), la plupart sont des noms de grande ferme comme celle trouvée à Messimy sur le site de la
saints comme Sainte-Foy-Lès-Lyon et enfin d’autres sont d’origine société Boiron ? Un ensemble fortifié qui justifie le nom briga ?
médiévale comme Francheville. Nous proposons une hypothèse : il existe un ancien chemin presque
rectiligne qui relie Brindas au mont Châtelard sur la commune de
Mais alors le nom Brindas ? On trouve la première mention Courzieu ; ce site, qui a eu deux campagnes de fouilles, a été occupé
Briendaco dans les Possessions de l’Eglise de Lyon de 984 , réécrit de l’Âge du Bronze jusqu’au début de l’époque Gallo-romaine. Des
vers 1200 (Fig.2). Nous reviendrons sur ce manuscrit.
vestiges de remparts montrent un site de pouvoir important.
Quel type de lien Briendas a-t-il eu avec le Châtelard ? Un lien
économique ? Une première fortification ‘’tête de pont’’ ?
La question reste posée pour l’instant.
Fig. 2 Ecclesia sancti Romani de briendaco cum appenditiis Mais il y a peut-être une présence plus ancienne à Brindas.
Selon Hélène Froquet-Uzel , d’origine brindasienne, il existerait à
Brindas les vestiges d’un tertre funéraire situé dans le secteur des
Roulattes. S’il est impossible de proposer une datation entre la fin
du néolithique et du début du 1er âge du fer, (2500 av. J.-C.et 750 av.
J.-C., il est quasi certain que la butte est anthropique (non naturel).
À suivre…
Brindas
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